Ancienne capitale de la Chine, Xi’an n’est plus aujourd’hui qu’une ville prospère et touristique de la province du Shaanxi. Bien qu’ayant su conserver ses trésors historiques attirant des millions de visiteurs, Xi’an n’en est pas moins une ville peuplée, bruyante et polluée, à l’image des grandes villes chinoises.
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Difficile d’imaginer qu’à peine 120 kilomètres plus à l’est dominent dans un calme absolu les monts Hua Shan, décor grandiose tout droit sorti des peintures diaphanes et brumeuses de la Chine ancienne. |
Culminant à 2200 mètres d’altitude, ces monumentales masses de granit en pain de sucre se fondent dans la brume de chaleur qui émane de la vallée. On dit que vus d’en bas, les monts Hua Shan ressemblent à une fleur éclose. Le mont « Hua » signifie « fleur » en chinois et tire ainsi son nom de l'aspect que lui donnent de loin les quelques sommets qui le composent. |
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Si les sommets semblent protégés par des barrières imprenables, d’abrupts escaliers taillés à même la roche permettent pourtant d'y accéder. Mille mètres plus haut, tout n’est que verticalité : quelques pins accrochés aux parois, des temples construits face au vide. Au loin, la plaine, si proche et si lointaine.
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Faisant partie des cinq montagnes sacrées de la Chine de l’est, les Hua Shan sont avant tout un haut lieu de pèlerinage taoïste. Les montagnes ont toujours été en Chine des lieux privilégiés d'activité religieuse. La traduction du mot pèlerinage, Chaosheng en chinois, est en effet l'abréviation de l’expression Chaobai Shengshan qui signifie « payer ses respects à la montagne sacrée ».
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Aujourd’hui, ce ne sont plus les rites taoïstes qui attirent les visiteurs mais le site n’en a pas moins perdu sa portée symbolique. Chaque jour, des milliers de touristes chinois s’y pressent : des groupes, des familles et beaucoup de jeunes couples qui viennent goûter à la poésie du lieu mais surtout y chercher ce qui leur apportera chance, bonheur et prospérité.
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La tradition veut ainsi que les jeunes couples attachent des cadenas aux chaînes qui longent le précipice. Symbole de leur union éternelle, ces porte-bonheurs auxquels sont noués des rubans écarlates forment de véritables guirlandes d’espoir. Mais c’est pour assister au lever du soleil que les foules se pressent ici. |
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Pendant les mois d’été où la chaleur écrase la vallée, il est presque impossible de pratiquer l’ascension de jour. Ceux qui tentent l’aventure paient leur tribu de souffrance et de sueur… Niché au pied du fameux pic de l’est, le village de Huashan permet aux visiteurs plus prudents de se reposer et de se restaurer avant la grande ascension qui sera nocturne.
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Il permet surtout à chacun de s’équiper pour l’aventure : chaussures de randonnée, casquettes, lampe torche et gants blancs pour se protéger des salissures provoquées par les chaînes qui permettront aux visiteurs de se hisser vers les sommets. Mais c’est à la nuit tombée que les troupes s’activent.
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Il leur faudra quatre périlleuses heures d’ascension pour atteindre l’un des cinq pics sacrés. L’arrivée au sommet sera soldée d’un cri de victoire qui résonne dans la nuit. Puis c'est l'attente et la fatigue.
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Exténués, emmitouflés dans d’épais manteaux de l’armée, les pèlerins récupèrent alors les efforts soutenus de la nuit et attendent patiemment le lever du soleil.
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L’ambiance est bon enfant, voire festive, à l’image de cette nouvelle classe moyenne qui goûte aux joies du tourisme. Loin des traditions taoïstes ancestrales, c’est armés des appareils photos dernier cri que ces jeunes chinois atteignent le point d’orgue de leur voyage.
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La tension est latente : il faut être le premier à voir le soleil tant attendu, promesse de chance, de bonheur et de prospérité pour les années à venir. Lorsque l’objet de tous ces désirs perce enfin l’épaisse couche de brume recouvrant la vallée, la foule hilare se prête à la traditionnelle pause photo.
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