Trek autour des Annapurnas
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Ce voyage remonte à 2001. Cette première expérience dans les montagnes népalaises marqua pour nous le début d'un profond amour pour cette région et pour les cultures Himalayennes. En ce début mai, nous quittons ainsi Katmandou et le petit village de Pashupatinath en pleine fête du Bouddha Jayanti, cérémonie commémorant à la fois l'anniversaire de Bouddha, son accession au savoir et sa mort. Début d'un périple presque initiatique de deux amoureux de la montagne.
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Une éprouvante journée nous attend…c’est bringuebalés dans des bus bondés sur des routes cahoteuses, tantôt bloqués par des glissements de terrain ou par de multiples crevaisons, que nous rallions enfin Bahun Danda. Ce petit village sera le point de départ de notre marche autour du massif des Annapurnas.
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Le climat qui règne en cette saison est très éprouvant : les pluies de mousson ne sont pas encore venues rafraîchir ces hameaux de basse altitude qu’une chaleur humide et étouffante vient écraser. Nous traversons des paysages de rizières et y rencontrons les premiers sourires, ces timides sourires qui nous accompagneront tout au long de notre route... Gagnant peu à peu de l’altitude, nous trouvons un peu de fraîcheur aux environs du village de Syanje.
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Vient enfin Tal, paisible hameau posé sur l’un des coudes que forme la sinueuse rivière Marsyandi. Nous arrivons aux premières lueurs du jour, le temps d'observer le réveil des quelques maisonnées qui constituent ce petit village. Les habitants vaquent à leurs occupations matinales, des enfants vont chercher de l'eau et du bois pendant que paissent lascivement quelques chevaux.
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De nombreux villages jalonnent notre route, autant de visages et de rencontres impromptues… Ici, de jeunes filles nous saluent d'un joyeux "Namaste" de bienvenue. Lorsque nous leur répondons "Namaste, Suva Bihaïnie Baïli!" (Hello et bonne journée petites sœurs!), ces dernières s'esclaffent, surprises à leur tour. Une fillette ramasse un peu plus loin des herbes fraîches pour nourrir ses bêtes. Enfin, c’est un homme semblant crouler sous le poids d’un yak empaillé qui nous surprend au détour d’un chemin.
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Nous prenons chaque jour un peu plus d’altitude. La montée se fait lente et progressive et c’est par un chemin creusé à flanc de falaise que nous atteignons le village de Pisang, peu avant le hameau de Braga.
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L’entrée du village est marquée par un large et imposant stûpa carré suivi d'un long mur de "Mani", pierres gravées de mantra religieux.
Ces symboles de l’architecture au style bouddhique marquent désormais notre entrée dans un univers nouveau. Le Tibet n’est plus bien loin et tout ici nous le rappelle avec bonheur...
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De bas nuages accompagnent notre marche depuis plusieurs jours. C’est ainsi par un temps légèrement brumeux que nous atteignons les premières maisonnées de l’important village de Manang.
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Contre toute attente, c’est en toute fin d’après-midi que le ciel se découvre enfin. Sous nos yeux émerveillés apparaissent, magistrales, les crêtes sommitales de l'Annapurna II et IV.
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L’arrivée au village de Manang est marquée par une journée de repos, nécessaire acclimatation permettant de préparer l’ascension du Thorung La, point culminant de notre trek. Profitant de cette courte pause, nous nous baladons sur les crêtes et allons saluer Lama Tashi. Abrité dans une vaste grotte dominant le village Manang et son lac glaciaire, ce lama offre sa protection aux voyageurs souhaitant franchir le col du Thorung La. En posant sa main sur mon épaule, il ajoute également que cela me protègera lors d'un éventuel problème en haute montagne, peut-être est-ce donc grâce à lui...
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C’est quelques jours plus tard que nous entamons la fatidique ascension. Partis peu avant 4h du matin sous le froid glacial de la pleine lune, l'air est pinçant et difficile à respirer. Nous grimpons lentement, concentrés, songeant à nos amis qui n'ont pu nous suivre, victimes du mal aigu des montagnes. Nous atteignons enfin le col de Thorung La et ses 5430 mètres d’altitude avec les premiers rayons du soleil. Seuls au sommet, derrière les longs drapeaux à prières encore givrés, nous admirons les sommets du Mustang et du Tibet, tout au loin à l'horizon.
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Une pénible descente nous attend… Le paysage change ici totalement et c’est vers les massifs colorés du Mustang tout proche que nous avançons. Dans cette aride vallée, le paisible sanctuaire de Muktinath offre une escale idéale pour se remettre de notre longue ascension. Entouré de champs verdoyants, ce temple représente pour les bouddhistes le second lieu saint du Népal après Pashupatinath.
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Quittant ce petit havre de paix, le décor se fait plus aride, presque lunaire. Les collines beiges et ocres du Mustang apparaissent à l’horizon. C’est après avoir refoulé une furieuse envie de poursuivre l'aventure dans ce royaume pourtant interdit que nous poursuivons notre descente vers le petit village de Kagbeni.
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Construit autour d’une Gompa rouge flamboyant, ce petit hameau semble niché dans un lit de verdure, étonnant contraste avec l’extrême aridité de la vallée. On ne peut ici que s’émerveiller devant l’ingéniosité de ces habitants qui, à travers tout l'Himalaya, ont su adapter leurs techniques de travail et créer la vie là où rien ne semblait possible. |
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Longeant la puissante rivière Khali Gandaki, nous prenons le chemin du Sanctuaire des Annapurnas. Premier camp de base pour les expéditions souhaitant tenter le sommet, ce dernier fut ouvert par l'expédition victorieuse de Lachenal et d’Herzog. Nous y saluons surtout le grand himalayiste Anatoli Boukhreev, mort englouti par les avalanches de ce sommet si redouté.
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C’est pour nous offrir un dernier regard sur ce massif que nous avons contourné pendant plus d’un mois que nous grimpons sur Poon Hill. Devenus "annapurnistes", nous regardons le soleil se lever sur les collines dominant la ville de Pokhara, fin de notre trek autour des Annapurnas.
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Ainsi s'achève notre périple, tranquillement assis devant un thé népalais face au paisible lac de Pokhara. Les derniers jours de marche sous la mousson, trempés, s'arrachant de la peau les sangsues tombant des arbres, sont déjà loin… Reposés, nous avons pu naviguer sur le lac et même s'y baigner dans ses eaux tièdes. Bien qu'il faille bientôt quitter ce merveilleux pays, nous ne rêvons que d'une chose : y rester !
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Tanguy&Violette © 2001-2008 - Tous droits réservés. |
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